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vient se grouper autour de moi, comme jadis les vassaux autour de leur seigneur suzerain, je me sens tout fier.

« Quand il tombe une ondée, et que je le vois s’ébaudir dans l’herbe reverdie, il me semble que c’est moi qui vais m’asseoir à la table du festin que la Providence leur donne…

« Jusqu’à présent, mon cher ami, je ne t’ai parlé que de mes joies intimes. Mais nous avons aussi nos amusements — la chasse, la pêche, les courses de chevaux, et le jeu de Polo.

« Les courses sont très courues ; les rancheros, les cowboys et les Indiens chevauchent des centaines de milles pour y assister. Celles des sauvages sont particulièrement intéressantes. Leurs danses sont aussi fort curieuses à voir, au moins une première fois.

« Le Polo est un jeu des plus passionnants. C’est une lutte de cavaliers auteur d’une balle, et l’on croirait assister à une vraie bataille des cavalerie.

« Outre ces amusements, il y a dans cette partie du pays que j’habite les spectacles de la vie sauvage qui m’intéressent toujours.

« Pincher-Creek a pour voisins d’un côté les Piegans et de l’autre les Gens-du-Sang.

« Or le tableau de la vie sauvage dans la prairie me rappelle beaucoup la vie orientale, et quand je rencontre les meilleurs types de ces tribus éparses au milieu de