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aperçoit à certains endroits plusieurs cercueils suspendus, suivant l’usage indien de ces contrées. Ce sont les tombes des sauvages tués il y a plusieurs années dans une bataille qu’ils engagèrent contre une frégate anglaise.

C’est vers le soir que nous arrivons à Victoria, et son premier aspect nous séduit. Certes, elle n’est pas banale la jolie capitale de la Colombie, et son charme est irrésistible.

Moins élevée au-dessus de la mer que les deux reines-sœurs, elle n’est cependant ni plate, ni uniforme. Elle s’élève en pente douce, et plusieurs édifices s’élancent au-dessus de la masse d’abord confuse des autres, et s’imposent à notre attention, particulièrement la cathédrale catholique, et le joli château des Dunsmuir qui domine toute la ville.

La capitale colombienne est vraiment un parterre. Partout, excepté dans les grandes rues commerciales, une double rangée d’arbres borde les avenues et jette son ombre sur les jardins, véritables édens de verdure et de fleurs. On appellerait volontiers Victoria la ville des roses tant elles y sont plus prodigieusement belles et nombreuses que partout ailleurs ; et leur pénétrant parfum s’imprègne si bien dans les maisons qu’il y demeure après que les fenêtres sont closes.

La société victorienne est charmante. L’on y exerce la plus exquise hospitalité. Comme mouvement, cela ressemble beaucoup à une ville anglaise avec je ne sais