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serpentent jusqu’à la cime, et sont jalonnés de poteaux reliés entre eux par des guirlandes de verdure. Partout flottent des pavillons, des oriflammes, et des tentures de toutes couleurs.

Deux grandes tentes-églises dressées, l’une au milieu du camp, et l’autre sur le sommet de la colline, à quelques pas de la maison des Pères, attirent l’attention, et complètent le tableau que la pluie a d’abord un peu gâté, mais qui s’éclaire maintenant d’un rayon de soleil.

Après le dîner, que les Sœurs de Ste-Anne et leurs élèves nous servent et qui est excellent, les nuages sont en grande partie dissipés, et le soleil sèche les gazons verts.

La procession de la Passion va donc être possible, et les sauvages sont à en faire les derniers préparatifs.

En attendant, nous assistons à un échange de discours entre les sauvages de la Colombie, représentés par le chef des Kamloops, et les sauvages des territoires, représentés par notre ami Peau d’Hermine, de la nation des Cris.

Ce dernier avait revêtu son grand costume d’apparat, et il était vraiment magnifique à voir. Il portait plus d’hermine que tous les professeurs de l’Université Laval ensemble, et plus de verroteries qu’on n’en voit dans nos bals — avec cette différence qu’il ne prétendait pas les faire passer pour des diamants.

Le chef des Kamloops parla en chinook, et son dis-