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Le merveilleux événement de la Tour de Babel est consigné dans un autre récit des sauvages montagnards.

Après que le Vieillard eut refait la terre, les hommes, raconte la légende, se réfugièrent sur une montagne, et ils y construisirent quelque chose de rond et de tubulaire, semblable au tuyau d’un poêle, mais très vaste et très haut.

— Si l’inondation arrive encore et envahit la terre nous nous réfugierons dans ce fort élevé, se dirent-ils.

Mais des voix terribles qui sortaient de la montagne se moquaient d’eux et disaient : voilà que votre langage n’est plus le même ! Puis, la montagne s’entrouvrit, s’affaissa, et il n’y eut plus qu’une plaine vaste et morne.

Nous retrouvons encore dans ces légendes recueillies par le P. Petitot des récits plus ou moins incohérents de la chute de nos premiers parents, du meurtre d’Abel, de la manne tombée du ciel.

Voici comment est décrite la grande douleur qui suit la chute. L’homme et la femme jouent au bord du ciel ; ils sont joyeux. Tout à coup ils se prennent à gémir : « Nos enfants, hélas ! hélas ! Nos enfants, hélas ! hélas ! »

Depuis lors, on meurt sur terre ; et c’est parce qu’ils sûrent que l’homme allait mourir que l’homme et la femme se mirent à pleurer.