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dans sa tente Foin-de-senteur avec quarante de sa parenté et de ses amis !

Après la récitation d’une prière et le chant d’un cantique par le prêtre et ses fidèles, Foin-de-senteur se leva, et demanda au P. Lacombe la permission de parler — ce qui lui fut accordé avec empressement.

— « Mes parents, amis, et vous tous qui m’écoutez, dit-il, vous devez être bien étonnés de me voir ici, ce soir ! Vous m’avez toujours connu comme un grand ami des croyances de nos pères, et, comme votre chef, vous m’avez toujours vu à la tête de nos grandes médecines (solennités religieuses). Aujourd’hui, en présence du Maître de la Vie, et devant notre ami l’homme de la Prière, je renonce à toutes nos superstitions (croyances) et j’embrasse la Prière (religion chrétienne) ! »

Se jetant alors aux genoux du P. Lacombe, Foin-de-senteur lui demanda de le marquer du signe de la croix ; et le missionnaire se rappelant Clovis et saint Denis, lui prit la main, lui fit faire le signe de la croix et lui dit : « brave chef, adore ce que tu as brûlé, et brûle ce que tu as adoré. »

Tous ceux qui accompagnaient Foin-de-senteur voulurent suivre son exemple, et pendant plusieurs mois le missionnaire les instruisit et les prépara à recevoir le baptême.