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encaissée entre des collines boisées qui ont au moins trois à quatre cents pieds de hauteur.

En traversant le petit bois jusqu’au bord de l’escarpement, on aperçoit la ville couronnant la colline opposée. Elle n’est encore qu’un grand village, mais elle a grandi beaucoup depuis trois ans, et elle promet d’être la plus grande de toutes les villes qu’arrosent aujourd’hui les deux Saskatchewan.

Actuellement elle ne se relie au chemin de fer que par un bac très ingénieusement accroché à un câble de fer, et mis en mouvement par le seul courant de la rivière qui est très rapide.

Naturellement cette voie de communication est insuffisante, et la grande question de demain, à Edmonton comme à Québec, est la question du pont. Plusieurs des mêmes obstacles se rencontrent dans les deux villes.

Sans doute, la Saskatchewan n’a ni la largeur ni la profondeur du fleuve Saint-Laurent : mais les rives en sont aussi élevées que celles de Québec et Lévis, et l’on calcule qu’un pont pour le chemin de fer coûterait au delà d’un million.

Naturellement un pont de voitures serait beaucoup moins dispendieux ; car il ne s’étendrait pas d’une colline à l’autre, mais d’un rivage à l’autre, et serait ainsi beaucoup plus court ; malgré cela ce serait encore un ouvrage d’au moins trente à quarante mille piastres.

Si l’un ou l’autre de ces ponts n’est pas bâti, il est