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Mgr Taché, auquel sa santé avait interdit ce banquet. Je fis de plus entre ces hommes et les magnats du Pacifique des rapprochements qui ne devront pas déplaire à ces derniers.

Qu’on me permette de reproduire ici ce triple éloge : « J’ai lu quelque part, qu’un bon curé de campagne rencontra un jour Napoléon ier, et s’arrêta devant lui pour l’examiner avec une attention marquée.

Le grand empereur s’en aperçut et dit :

— « Quel est ce bonhomme qui me regarde ainsi ?

— « Sire, dit le curé, je regarde un grand homme, et vous regardez un bon homme ; chacun de nous deux peut profiter. »

Très belle parole d’une haute portée philosophique ! Nul doute, en effet, que s’il peut être utile d’examiner la grandeur, il ne l’est pas moins de contempler la bonté.

N’oublions pas, du reste, que la bonté n’exclut pas la grandeur, et que celle-là même peut être un moyen d’arriver à celle-ci.

Je me suis rappelé cette histoire, quand j’ai connu pour la première fois le R. P. Lacombe. J’ai senti que j’étais en présence de la bonté ; et quand plus tard, j’ai connu ses œuvres, et mesuré l’autorité qu’il a acquise parmi les populations du Nord-Ouest, j’ai compris que la bonté était arrivée à la grandeur.

Les sauvages, qui jugent un homme au premier coup