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pathie et leur confiance, et voilà ce qui explique l’empressement de ces pauvres êtres déchus, autour de l’église et de la maison du missionnaire.

Dans l’après-midi, promenade en voiture autour de la ville, et réception du maire et des principaux citoyens, parmi lesquels j’eus le plaisir de connaître les rédacteurs des deux principaux journaux de Calgary, le Herald et la Tribune.

La jolie ville de Calgary est bâtie en pleine prairie ; mais la couche de terre végétale qui en nourrit le gazon est très mince, et elle recouvre un lit très épais de petits cailloux roulés, qui viennent évidemment des montagnes et que la rivière de l’Arc (Bow River) a charriés dans la plaine il y a des milliers d’années, alors qu’elle était aussi large qu’un fleuve.

C’est ce qu’indique évidemment la configuration des terres avoisinantes.

Ce lit de cailloux est réfractaire à la végétation, et il n’est pas probable que de grands arbres puissent jamais ombrager les rues de Calgary.

C’est d’ailleurs une ville bien bâtie et qui progresse rapidement. Je l’ai déjà visitée en 1889, et je constate aujourd’hui qu’elle a considérablement grandi.

De larges trottoirs bordent ses rues sur une très vaste étendue. Son système de drainage paraît être excellent ; son aqueduc est complété. De belles constructions ornent les différents quartiers de la ville,