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qu’elle contient plus de cent millions d’hectares de bonne terre arable, et, quand la marée humaine qui l’envahit, y aura jeté un nombre suffisant de cultivateurs, elle pourra fournir des céréales au monde entier.

Il y a des siècles et des siècles que les végétaux en décomposition et les cendres des foins brûlés s’accumulent ici sur un fonds d’argile, et y forment une couche épaisse de terreau noir dont la fécondité est inépuisable. Le monde entier connaît aujourd’hui la province de Manitoba comme pays agricole.

Mais les territoires du Nord-Ouest qui l’avoisinent sont moins connus. Beaucoup de gens croient, qu’une fois la frontière du Manitoba franchie, on ne rencontre plus que stérilité jusqu’aux Montagnes Rocheuses.

C’est une grave erreur. Il y a dans les territoires de vastes étendues très propres à la culture, surtout dans les régions que sillonnent les rivières ; et elles sont nombreuses les rivières depuis la Rouge, l’Assiniboine, la Souris et les deux Saskatchewan jusqu’aux rivières de la Biche, Bataille, de l’Arc, Belley et Old-man.

Quant aux autres parties des territoires, moins favorisées pour la culture, elles sont encore très avantageuses pour l’élevage.

Dans la région que nous traversons il y a plusieurs pièces d’eau d’une étendue considérable ; mais la plupart sont des lacs sans décharges.

Voici le lac des Vieilles Femmes qui a au moins vingt