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PARIS

lièrement constitué recommence à faire observer les lois et respecter la propriété : l’évolution religieuse du bourgeois s’arrête ; puis il rétrograde, et retombe peu à peu dans la commode tranquillité de l’indifférence religieuse.

Il y a d’autres portraits encore que je veux insérer dans cet ouvrage, entre autres, ceux du parisien à l’étranger, du boulevardier, et de la parisienne, femme du monde. Mais je suis arrivé à la limite que j’ai fixée à ce premier volume, et ces esquisses sont forcément ajournées à la publication du second.

Il me reste à clore celui-ci par quelques souvenirs personnels dont je ne voudrais pas différer plus longtemps l’expression. C’est un bonheur pour moi, et presque un devoir de reconnaissance, de présenter ici aux lecteurs canadiens, pour qui seuls cet ouvrage est d’ailleurs fait, quelques-uns des amis que j’ai fréquentés à Paris.

À tout seigneur, tout honneur : je commence par le roi des écrivains de ce siècle, M. Louis Veuillot. Ceux qui ont lu mes Causeries du Dimanche connaissent la vive admiration que j’ai éprouvée pour le génie de cet homme, dès longtemps avant que je l’aie connu. Elle n’a pas diminué, lorsque je l’ai rencontré à Paris, et les témoignages d’amitié qu’il m’a donnés, les heures que j’ai passées chez lui, comptent parmi mes plus chers souvenirs de voyage.

Je l’ai trouvé tel que mon imagination me le représentait, après la lecture de ses ouvrages : l’esprit le plus brillant et le plus élevé, à la fois sarcastique