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Eh bien, au milieu de ces travaux énormes, M. Gautier trouve encore le loisir de venir faire une conférence au Cercle Catholique de temps en temps.

C’est une jouissance que de l’entendre, et il me semble qu’il doit jouir lui-même de parler comme il fait. Car il a le don de remuer son auditoire, de l’émouvoir, et de lui inculquer ses idées, en échange des applaudissements qu’il en reçoit.

Sa parole est pleine de vie, de véhémence et de charme. C’est lui qui connait bien les secrets du conférencier, la pointe qui réveille, l’image qui saisit, la variété qui plait, le sentiment qui émeut.

Il a de plus le courage de ses opinions, et ne recule pas devant l’erreur. Mais autant il déploie de force pour combattre l’impiété, autant il a de charité pour les personnes. C’est une âme aimante qui en parlant des rosiers voudrait vanter les roses et ne pas voir les épines.

Je voudrais bien pouvoir donner une idée de son genre d’éloquence ; mais je sens qu’il faudrait pour cela lui emprunter des citations interminables. Et puis, ses conférences sont tellement raisonnées, enchainées, serrées, que pour en bien juger une partie, il faut connaitre celles qui la précèdent et celles qui la suivent.

Je ne puis qu’en détacher une page qui donnera une idée de sa manière.

Aux savants libres penseurs qui accusent les catholiques de n’être pas libres dans leurs études scienti-