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IX

PALAIS ET MUSÉES.



APRÈS les églises, les palais. N’est-ce pas dans l’ordre ? L’église est supérieure au palais, tant par sa destination que par l’incomparable dignité de celui qu’elle loge et qu’elle honore.

Mais il ne faut pas les séparer ; car leur séparation, et surtout la guerre entre les deux, c’est le désordre social. La chose est évidente, puisque l’un et l’autre représentent la double autorité qui gouverne les hommes, et puisque l’un ne règne que sur le corps, tandis que l’empire de l’autre s’étend jusque sur les âmes.

Un contraste remarquable entre l’église et le palais, c’est la perpétuelle instabilité de celui-ci, et l’éternelle stabilité de celle-là. L’un change perpétuellement de maîtres, tandis que l’autre abrite perpétuellement le même Dieu.

Dans le palais les dynasties passent. Mais dans l’église vit celui qui a dit : le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas.