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PARIS

lorsque Napoléon en ordonna l’achèvement, il voulut en faire un temple de la gloire, dédié à la grande armée.

L’empire tomba avant que l’architecte n’eut terminé son œuvre — car la France d’alors savait plutôt renverser qu’édifier — et Louis XVIII reprenant l’œuvre de Louis XV la rendit au culte catholique. Elle est dédiée à Dieu très bon et très grand, sous l’invocation de Sainte Marie-Madeleine.

Dans son genre, elle est après Notre Dame, la plus belle église de Paris ; mais son genre n’est pas vraiment celui des églises ; malgré tous les saints personnages dont les statues font la garde autour d’elle, on la prendrait encore de loin pour un temple païen, ou pour Madeleine, avant sa conversion.

L’intérieur se compose d’une seule nef, et il est d’une magnificence comparable à quelques églises de Rome. Le marbre et l’or resplendissent partout, et de quelque côté que vous jetiez les yeux vous apercevez des peintures et des sculptures magnifiques, dans lesquelles l’art a tracé tantôt des scènes de la vie de Sainte Madeleine et de plusieurs autres saints, et tantôt des pages de l’histoire de l’Église et de la France.

C’est en face de la Madeleine que les communards de 1871 avaient construit une formidable barricade, en travers de la Rue Royale ; et c’est là qu’après avoir mis le feu à plusieurs maisons, des pompiers, payés par la Commune, remplirent leurs pompes de pétrole et en arrosèrent le feu.

Mon cher lecteur, je voudrais bien vous conduire