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PARIS

À l’intérieur moins encore qu’à l’extérieur, le Panthéon ne ressemble à une église. Il a si souvent changé de destination qu’il n’a pu revêtir le caractère religieux. On le dirait plutôt fait pour être un musée de sculpture et de peinture, et sa forme — la croix grecque — se prêterait admirablement à cet arrangement. Les fresques les plus remarquables sont celles de la seconde coupole, exécutées par Gros, et représentent Sainte Geneviève recevant les hommages des rois de France, personnifiés par Clovis, Charlemagne, Saint Louis et Louis XVIII.

Comme le Panthéon, la Madeleine est un temple à part qui tranche sur la monotonie générale des édifices parisiens, et c’est un fort beau spécimen de l’architecture grecque. Elle a quelque ressemblance avec la Maison Carrée de Nîmes — un chef-d’œuvre antique — et sa colonnade est une imitation du Parthénon d’Athènes, avec de plus vastes proportions. Sa ceinture de colonnes corinthiennes cannelées, son portique élevé, avec ses niches ornées de saints et de saintes, le fronton de la façade principale dont les sculptures colossales représentent le jugement dernier, forment un ensemble de l’aspect le plus imposant.

Le style de la Madeleine est entièrement différent de celui du Panthéon, mais les deux monuments se ressemblent par leur histoire et par les vicissitudes qu’ils ont subies.

Comme le Panthéon, la Madeleine a dû son origine à Louis XV, et fut d’abord destinée au culte ; mais elle ne put être terminée avant la Révolution, et