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PARIS

cette autre coupole un peu moins élevée couronnant un long édifice de construction modeste, c’est le Collège de France ; ce large perron de pierre surmonté d’un beau portique et d’une colonnade d’ordre dorique, c’est le théâtre de l’Odéon, l’un des plus beaux de Paris ce vaste corps de logis flanqué de deux ailes, avec des portes ogivales, des combles coupés par de belles fenêtres en pierre, et d’élégantes cheminées, c’est l’Hôtel de Cluny, bâti sur l’emplacement de l’ancien Palais des Thermes.

Enfin, au sommet de cette montagne dont les flancs sont hérissés de collèges, de lycées et d’écoles, qui sont plus ou moins des créations de l’Université, se dresse le Panthéon, devenu l’église de Sainte Geneviève. Ce monument remarquable mérite une étude spéciale, et il sera l’un des premiers que nous visiterons.

Mais, en attendant, admirons l’idée qui a présidé à la dédicace de ce temple à Sainte Geneviève. Paris, étant le grand centre intellectuel de l’Europe, la ville scientifique, littéraire et artistique, par excellence, n’était-il pas convenable que sa patronne fût placée sur cette montagne au-dessus de tout ce monde de professeurs et d’étudiants qui s’agite et pérore à ses pieds ?

Ah ! que ne peut-elle diriger et illuminer ces études auxquelles elle semble présider ! Que ne peut-elle guérir les générations futures du scepticisme railleur et de l’indifférence religieuse qui ont envahi la masse des lettrés de nos jours !