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son règne, s’agrandit et s’embellit. On fait remonter jusqu’à lui une partie des constructions qui composent le Palais-de-Justice actuel.

Non seulement Paris avait alors envahi les deux côtés de la Seine, mais il avait franchi la première enceinte de murailles dont la construction remontait à une date inconnue ; et lorsque deux siècles après l’avènement de la dynastie capétienne, Pbilippe-Auguste voulut enfermer la capitale dans une nouvelle enceinte, il dut laisser encore en dehors, s’il faut en croire l’historien Anquetil, du côté du nord, le Louvre, St-Honoré, St-Martin, le Temple et leurs enclos : du côté du midi et du couchant, les bourgs de St-Éloi, de St-Victor, de St-Marcel et de St-Germain-des-Prés. Mais s’il dut laisser le Louvre en dehors de l’enceinte, il en fit un château fortifié ; et il y ajouta un donjon.

Philippe-Auguste ne se contenta pas de fortifier Paris ; il eut soin de l’assainir. Il en fit paver les rues, et donna des ordres pour qu’elles fussent nettoyées et proprement entretenues.

Il y avait alors des léproseries qui n’étaient pas suffisamment closes et surveillées ; le roi les fit ceindre de murs, et régir par des règlements de police, de manière à empêcher la contagion de se répandre.

Des léproseries d’une autre espèce propageaient la corruption dans la population ; le roi en prit souci et fit des lois sévères contre les maisons de prostitution.

Ces mesures d’assainissement moral furent rendues