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PARIS

différents de ce qu’ils sent aujourd’hui, et M. de Labédollière, qui y était peut-être, dans la personne de quelque gorille devenu son ancêtre, nous affirme qu’un grand nombre de spécimens zoologiques s’y promenaient librement.

« Le palœothère, dit-il, sorte de tapir aux jambes grêles, abondait depuis la porte St-Denis jusqu’à Pantin. La loutre guettait le brochet, sur le port. St-Nicholas. Le renard chassait le lapin dans la forêt du Louvre. »

Enfin, il paraît que quadrupèdes, bipèdes — avec plumes et sans plumes — et anapèdes circulaient sans craindre la police, tout comme aujourd’hui, du Grand Opéra au Collège de France.

La seule nouveauté qui soit remarquable dans notre siècle, c’est une autre espèce de bipèdes à plumes, qui s’est multipliée outre mesure, et dont, l’origine se perd dans la nuit des temps ; si nous en jugeons par l’âge de Paris, elle a dû exister bien avant Adam ;

Ce qui est certain c’est que cette espèce zoologique est aujourd’hui tellement nombreuse à Paris qu’on ne saurait y faire deux pas sans en rencontrer quelques spécimens — qu’on appelle journalistes.

M. de Labédollière passe ensuite au Déluge, qu’il appelle un torrent du Sud-Est, et qui devient pour Paris un courant d’immigration. Les éléphants d’Asie, les élans d’Irlande et les palmiers d’Orient y furent transplantés à la fois.

Alors, continue l’historien de Paris, “ les hommes