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CHEMIN FAISANT.



ROME Payenne faisait des dieux de ses empereurs : Londres divinise ses hommes de guerre. Il y en a deux surtout que je croyais morts depuis longtemps, et cependant je ne puis faire un pas sans les rencontrer. On peut nier l’immortalité des hommes en général, mais non pas celle de Nelson et de Wellington.

Leurs statues, leurs portraits, leurs monuments se retrouvent partout, et Wellington fut de son vivant plus fêté, plus honoré que les antiques Césars. Il ne pouvait traverser une rue de Londres sans voir sa gloire affichée quelque part. Les salons, les vitrines, les places publiques offraient partout son image au culte des anglais.

Et voilà où l’on en vient en proscrivant le culte des saints. Les peuples qui n’ont pas de saints se font des dieux, et leurs églises se transforment en Panthéons.

Au coin de Piccadilly et Hyde Park s’élève une