Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/146

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sor qui se presse au pied du château pour lui jurer obéissance. En arrière, s’étend le Parc du Château qui est l’un des plus beaux que l’on puisse voir, et dans lequel on a multiplié les embellissements pour l’amusement des princes et des princesses.

Windsor a une histoire antique dont les commencements sont un peu obscurs ; mais comme en beaucoup d’autres endroits de l’Angleterre le premier nom historique qui y ait laissé des souvenirs, c’est toujours St Edouard le Confesseur. Partout où les saints passent, ils laissent une empreinte profonde et l’on dirait que leurs œuvres, même matérielles, participent de l’immortalité de leurs mérites.

Saint Edouard y installa un cloître. Guillaume le Conquérant y bâtit une citadelle. Les deux vont bien ensemble : car un cloître est aussi une forteresse dans l’ordre spirituel. La citadelle protégea le cloître, et le cloître défendit la citadelle. Les abbés ont disparu, mais leurs cellules sont restées, et qui sait si elles n’attendent pas le retour de leurs hôtes primitifs ?

La Chapelle de Saint Georges les reconnaîtrait, et leur ouvrirait ses portes ; car elle date du XVe siècle et appartient au catholicisme. C’est un monument splendide, qui comme l’abbaye de Westminster a gardé le cachet catholique. La nef avec ses admirables sculptures et ses riches ornements, les vitraux coloriés avec leurs symboles et leurs portraits historiques, le chœur avec ses stalles somptueuses destinées au Souverain, aux princes du sang, aux rois étrangers, aux chevaliers de la Jarretière, et chargées