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De chaque côté de la grande nef s’ouvrent des salles magnifiques dont l’architecture, la sculpture et les décorations appartiennent à des écoles différentes. Leur réunion forme un livre où l’on peut lire un abrégé de l’histoire de l’art dont chaque salle est un chapitre.

En partant du transept central, sur la gauche, nous entrons d’abord dans l’école égyptienne, en suivant une avenue de lions. C’est l’enfance de l’art, mais ce grand effort de l’esprit humain qui invente les formes architecturales n’en est que plus étonnant. Ces statues colossales qui servent de pilastres, ces colonnes dont les chapiteaux sont enlacées de branches de palmier et de lotus, ces hiéroglyphes qui courent sur la frise au milieu des papyrus à tous les degrés de croissance, nous reportent à travers les siècles jusqu’à l’époque des Ptolémées. De nombreuses arcades appuyées sur des piliers énormes, des figures de Ramsès II, le héros de l’Égypte qui a peut-être vécu douze siècles avant Jésus-Christ, des divinités allégoriques et des sphynx, des hiéroglyphes, des lignes verticales d’écriture où les lettres sont remplacées par des dessins représentant des yeux, des couteaux, des arcs, des oiseaux, et d’autres animaux, forment un ensemble qui retrace à nos pensées Memphis et Thèbes, Ninive et Babylone.

Il va sans dire que toutes ces imitations de l’architecture égyptienne n’ont pas les proportions gigantesques des originaux.

Le petit vestibule que nous franchissons ensuite, en nous dirigeant vers le nord, nous fait faire un pas