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tres protestants, qui récitent des prières catholiques, et de clercs de paroisse, qui fredonnent des cantiques catholiques : les armes royales à la place du crucifix ; de grandes loges ou chaires de bois destinées aux prédicants, qui penchent tristement sur la tête des assistants, au lieu de l’autel des divins mystères : de longues nefs désertes entourées de balustrades, qui font l’effet d’enfermer comme dans des sépulcres les débris de ce qui n’est plus ; et quant à l’orthodoxie, une dogmatique froide, dure, triste, qui ne vous aide en rien, qui ne peut expliquer sa raison d’être, et qui ne souffre néanmoins aucun autre enseignement, qui contiendrait un dogme de plus, ou un dogme de moins.”

Ces idées m’ont particulièrement frappé aujourd’hui, et j’en ai compris toute la vérité en entendant la messe dans une chapelle française située dans George Street, et dont M. le Chanoine Toursel est le chapelain.

Elle est bien humble et bien pauvre, cette chapelle ; et cependant quelle atmosphère vivifiante on y respire ! Comparée à St Paul, que je visitais hier, c’est une étable à côté d’un palais ; mais c’est l’étable de Bethléem à côté du palais de Nabuchodonozor. Ici est l’esprit, là-bas est la matière ! Ici Dieu me parle ; mais là-bas il est absent.

M. le Chanoine Toursel, frère du chapelain et Supérieur du Petit Séminaire de St-Omer en France, a fait le sermon. C’était un commentaire rapide niais éloquent des Répons du bréviaire romain sur les Sept Douleurs de la Sainte Vierge.