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respect ont disparu ; plus d’humilité, plus d’obéissance ; la mortification, l’abnégation de soi-même et la croix ont été délaissées. Les règles sacerdotales, les bénédictions sacerdotales, les fonctions sacerdotales n’existent plus ; la parole de Dieu est corrompue, les sacrements ont été changés en vains signes, et le sacrifice de chaque jour est supprimé.”

Le Docteur Newman qui connaissait parfaitement le culte anglican, en a fait le tableau suivant :

“ Un rituel foulé aux pieds et déchiré pièce à pièce ; des prières lacérées, rapiécées, déchiquetées, composées au hasard et sans ordre, au point de rendre méconnaissables leur sens primitif et le but qui avait présidé à leur composition ; de sorte que des offices qui avaient toutes les beautés de la poésie ne sont même plus de la prose correcte : des antiennes, des hymnes, des bénédictions, des invocations jetées à la pelle ; des leçons d’Écriture Sainte transformées en chapitres ; partout un je ne sais quoi de languissant, de lourd, d’engourdi, tandis qu’au même endroit, les rites catholiques avaient, pour ainsi dire, les ailes, la vivacité, le feu d’un esprit. Les ornements sacrés éliminés, les lumières éteintes, les pierres précieuses enlevées ; le nombreux cortège des lévites dispersé, et le long ordre des processions supprimé. Quelque chose d’effrayant vous glace le cœur. Vous diriez d’un socinianisme commençant, qui attaque en même temps l’œil, l’oreille, les narines mêmes de l’adorateur : une odeur de poudre et d’humidité qui a remplacé l’encens ; une rumeur confuse de minis-