De nombreuses mosquées, et plusieurs synagogues s’élèvent dans les divers quartiers de la ville.
Le Dar-el-Bey, qui est le palais du bey, renferme plusieurs salles remarquables et nous y admirons surtout un plafond en stuc ciselé, qui est un chef-d’œuvre. Mais il est bien inférieur au Bardo, autre palais du bey, situé à quelques milles de la ville.
Celui-ci rappelle tout-à-fait l’Alhambra, et l’Alcazar de Séville. La cour des lions est loin de valoir celle de Grenade, mais quelques-unes des salles sont vraiment splendides, et certaines voûtes sont ornées de sequins d’or, et sculptées avec un art infini.
Après la visite du Bardo, nous allons voir les ruines de Carthage, qui malheureusement sont loin de satisfaire la curiosité de l’archéologue. Les fouilles ont-elles été insuffisantes ? Je l’ignore ; mais il est certain que les découvertes faites sont de peu d’importance, si l’on considère l’antiquité et la célébrité de Carthage. À part les citernes qui sont immenses et curieuses, l’on n’a guère trouvé autre chose que des pierres détachées, des fragments d’inscriptions, de statues et de tombeaux, des couteaux de silex et d’anciennes monnaies.
Sur une colline de Carthage, s’élève la chapelle de Saint-Louis, modeste souvenir consacré par la France à l’un de ses plus grands rois, qui vint y mourir héroïquement, après un suprême effort contre la puissance d’Islam.
Étrange coïncidence que l’immense malheur de ce saint Roi dans les ruines mêmes de la ville la plus infortunée qui fût jamais !