xv
DE-CI DE-LÀ
L’Alaméda est une promenade très vantée de Grenade. Elle est spacieuse, plantée d’arbres, ornée de fleurs et de deux fontaines monumentales ; mais ce qui en double l’intérêt est d’y voir circuler la population, et d’en observer les curieux costumes.
Malheureusement nous y sommes assaillis par les petits mendiants qui sont légion à Grenade. L’un d’eux pourtant à réussi à m’intéresser. Il était boiteux, et âgé de 9 à 10 ans ; il avait l’œil vif, la voix claire, et il me poursuivait avec acharnement.
Je crus l’embarrasser en lui disant : I don’t understand you, speak english.
— My dear sir, reprit-il, avec l’accent britannique, give me a penny, pray.
— Parle français, répliquai-je.
— Faites-moi l’aumône d’un petit sou, mon bon monsieur, continua-t-il, sans hésiter.
Je fus non seulement attendri, mais charmé, et je m’exécutai de bonne grâce.