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mon service de nuit

« Il faut que j’aille déjeuner. Tu viendras me revoir. »


Je couchais dans l’appartement de l’Empereur, dans le salon le plus voisin de sa chambre à coucher. On me dressait, tous les soirs, un lit de sangle. Dans le temps des conspirations, je m’étais imaginé de mettre mon lit en travers de sa porte.

Une nuit, l’Empereur, au lieu de me sonner, vint dans ma chambre et, en ouvrant la porte, se trouva arrêté par mon lit, et se mit à rire beaucoup de ma précaution. Le lendemain, il la raconta à tout le monde et dit : « Si l’on parvient à moi, ce ne sera pas de la faute à Roustam, car il s’est imaginé de barrer ma porte avec son lit ! »

Mais, je le répète, ce n’était que dans les temps des conspirations. Ordinairement, je couchais au milieu du salon, lors-