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surveillé par la police !


naissance, qui était dans la cour, et il lui dit : « Vous ne parviendrez pas à avoir des chevaux, car on vient de m’en refuser pour aller chercher mon beau-frère, à Fontainebleau. »

Elle ne se décourage pas, et entre au bureau où elle prie et supplie. On lui dit : « Madame, il n’y en a même pas assez pour le service des Souverains. » Elle revint désolée ; moi j’étais au désespoir. Il fallut se résigner et, depuis, j’ai été fondé à croire que, dans le cas où j’aurais eu des chevaux, on ne m’aurait pas donné un passe-port.

Je ne tardai pas à être inquiété. Un chef de la police, que je connaissais, m’engagea à quitter Paris avant l’entrée du Roi, en me disant que ce serait le parti le plus sage ; qu’il fallait mieux s’éloigner et aller passer quelque temps à la campagne, que d’attendre qu’on me renvoyât et qu’on m’exilât.