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xiii
préface


l’Empereur depuis 1798 jusqu’en 1814, cet être le moins capable de reconnaissance et de dévouement, ce laquais, en qui la bassesse du métier s’agrémentait d’une pointe de cruauté orientale, savait voir, presque autant qu’il savait compter. Il trace, des choses qu’il a regardées, un tableau qui, pour sommaire qu’il est, n’en retient pas moins les traits essentiels et même lorsque, par son apologie — ce qu’il ne fait qu’une fois, lors de sa trahison à Fontainebleau en 1814, — il est amené à mentir, il fournit des détails qui ont un intérêt. Certes, il cèle son voyage à Rambouillet en sortant de Fontainebleau, et l’interrogatoire que lui fit subir, ainsi qu’au valet de chambre Constant, Mme de Brignole, en vue d’écarter Marie-Louise de son époux en obtenant des racontars sur de prétendues infidélités de l’Empereur ; certes, il se trompe sur les dates lorsqu’il place l’interrogatoire qu’il subit de la part d’envoyés du comte d’Artois au sujet des diamants de la Couronne remis par M. de La Bouillerie à Napoléon ; mais cela éclaire la mission du prétendu colonel marquis de Lagrange et cet épisode du