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le docteur corvisart


Monsieur Corvisart[1] assistait, tous les deux ou trois jours, à la toilette de Sa Majesté. Un jour, on annonce M. Corvisart ; il dit qu’il entre : « Vous voilà, grand charlatan ! Avez-vous tué beaucoup de monde, aujourd’hui ? — Pas beaucoup, Sire. »

Sa Majesté : « Corvisart, je ne vivrai pas longtemps ; je me sens plus faible qu’il y a cinq ou six ans ! » Il disait ça en riant, Corvisart dit : « Sire, est-ce que je ne suis pas là pour vous en empêcher ? » Sa Majesté lui tire les oreilles en riant : « Vous croyez ça, Corvisart ? Je vous enterrerai ? » Corvisart dit : « Je crois bien, Sire, moi et bien d’autres ! » Sa Majesté dit, en souriant : « Taisez-vous, charlatan ! Qu’est-ce que vous tenez à la main ? — C’est ma canne, Sire. » Sa Majesté : « C’est bien vilain ! Elle n’est pas jolie ; comment un

  1. Après Wagram (Note du ms.).