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viii
préface


postérité. Mais, s’il y a chez lui une part de travail conscient, on ne saurait douter qu’il n’y ait une large mesure d’impulsivité ; et que, dans ses récits, les deux délires essentiels ne forment des facteurs qu’il est impossible de négliger.

Dans les mémoires qu’a publiés M. Paul Cottin, la plupart ressortiraient à cette loi, car, très rarement, sont-ils assez objectifs pour ne la point subir : dès qu’un homme parle de lui-même et se raconte, c’est pour s’exalter (mégalomanie) ou pour expliquer les causes qui l’ont empoché d’arriver aux postes dont il était digne et pour revendiquer telle ou telle action, telle ou telle invention dont il fut frustré (persécution). Même les hommes qu’on estimerait le plus raisonnables, le moins susceptibles d’emballement inconsidéré, lorsqu’il s’agit de leurs propres mérites, de leur défense ou de leur apologie, sortent des rails et ne se possèdent plus. Il ne conviendrait donc d’ajouter foi aux mémoires qu’en tant