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un débiteur récalcitrant


Je le mis entre les mains des grenadiers, pour le faire mettre en prison, mais il a bien vu que j’avais agi sévèrement ; il me demande de le faire conduire chez lui, il me paiera tout de suite. Et je suis allé. Il m’a payé, comme nous étions convenus, et je donne douze francs aux grenadiers, pour boire la bouteille.

Un mois après, l’Empereur est venu à Paris[1] pour passer une grande parade et rester quelques jours à Paris. Comme je couchais toujours à sa porte, il me demanda un jour, à souper à minuit. J’avais son souper toujours à côté de moi ; je le servais dans son lit où il était couché avec l’Impératrice. L’Empereur me dit : « Roustam, es-tu riche ? As-tu de l’argent ? » Je lui dis : « Oui, Sire, tant que j’aurai le bonheur d’être toujours auprès de Votre

  1. Il venait de Saint-Cloud. (Note du ms.).