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un débiteur récalcitrant !


l’Empereur, je n’avais pas été payé. Je n’avais aucun traitement. Je ne demandais rien et on ne me donnait rien non plus. L’Empereur ne savait rien de tout cela. Je n’avais pas même un peu d’argent pour acheter du tabac. J’avais un châle de cachemire. J’ai préféré le vendre que de demander de l’argent à l’Empereur. Cependant, toutes mes connaissances me disaient : « On croit, dans le monde, que l’Empereur vous donne beaucoup d’argent. Il faut en demander ! » Mais j’ai beaucoup connu M. Venard[1], qui était mon protecteur et mon ami, qui me prit en amitié depuis mon arrivée d’Égypte. Il n’a jamais voulu que je demande de l’argent à l’Empereur, en me disant : « Laissez-le faire, l’Empereur vous laissera jamais manquer de rien ; il faut rester comme vous êtes. » Enfin je

  1. Un des chefs de cuisine de l’Empereur.