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au service du général bonaparte

ces que je lui avais faites, et finit par me dire qu’il me pardonnait pour cette fois ; que, s’il m’arrivait une autre fois, il me ferait punir.

Tout ça se passait pour le mieux, mais j’étais toujours mécontent de l’injustice que l’on m’avait faite.

Il paraît que le général en chef avait l’intention de partir pour la France. Il fait demander, par monsieur Elias[1], son interprète, deux Mameloucks, pour son service. M. Elias s’est présenté, un jour, chez le sheik El Bekri, pour prendre deux : le sheik lui a donné deux. M. Elias me dit si je veux, il me ferait entrer chez le général, en me disant : « Les Français sont des braves gens, et sont tous chrétiens. » Je lui dis : « Oui, je demande pas mieux, car

  1. Elias Massad, lieutenant de la seconde compagnie des Syriens, formée en l’an VIII par le général Bonaparte.