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sont de longs couloirs, des appartements tapissés de nattes d’une extrême propreté, sans meubles ni tentures ; des officiers y sont constamment de garde. Tout le haut de la colline faisant face à la rade est garni de campements occupés par les troupes et entourés de hautes palissades qui empêchent de bien en apprécier l’importance. Ils y ont en permanence de l’infanterie et de l’artillerie de campagne. Sans pouvoir préciser le chiffre de ces troupes, nous pûmes évaluer que quelques mille hommes tiendraient à l’aise dans ces campements.

Les collines au sud de Yokohama, près du quartier européen, n’étaient occupées que par quelques postes peu nombreux. En cas d’hostilités sur les lieux mêmes, la colline des gouverneurs, d’où l’on commandait la ville et la plaine en arrière, pouvait être balayée par l’artillerie des navires en rade. Ceux-ci n’avaient pas à combattre de batteries de côte, la seule existant sur la rade étant située sur la rive nord devant Kanagawa. Cette batterie, qui ne pouvait atteindre avec ses canons le mouillage des navires de guerre, n’eût pas été à l’abri de l’artillerie à longue portée de quelques-uns de ces derniers, et en particulier des pièces rayées de nos bâtiments.

C’est ainsi qu’en examinant cet intéressant pays, et cherchant à étudier les divers aspects de sa curieuse civilisation, nous attendîmes le retour du gou-