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en massacrer les habitants. Chacun ne sortait plus qu’armé d’un revolver, et, la nuit venue, se barricadait dans sa maison.

Le ministre anglais avait donné à ses collègues lecture de la note, qu’il adressait au gouvernement de Yedo. — La note rappelait les griefs nombreux du gouvernement anglais, les attentats commis sur ses nationaux, le meurtre barbare qui avait eu lieu récemment, quoiqu’à cette époque de grandes concessions eussent déjà été accordées, les fins de non-recevoir que le gouvernement japonais avait constamment opposées à toute réclamation. Cette fois, l’Angleterre exigeait formellement des réparations en accordant un délai de vingt jours pour y satisfaire. Au bout de ce temps les forces de Sa Majesté Britannique devaient, en cas de refus, appliquer des mesures coercitives. — Les demandes formulées se divisaient en deux parties :

Au gouvernement de Taïcoun :

1o L’expression formelle de ses regrets pour n’a-

    la destitution ou la dégradation de son seigneur, se fait lônine. Réduit à ses propres ressources, ne pouvant vivre des travaux dévolus au peuple, il devient une espèce de brigand, se cachant dans les campagnes, et mettant son bras à la disposition du premier venu qui veut bien payer ses services. D’autres fois, des officiers se font volontairement lônines pour venger la mort d’un proche ou exécuter les ordres de leur maître. Dès ce moment, ne relevant plus que d’eux-mêmes, ils sont tout entiers à leur mission, et pour l’accomplir passent à travers tous les obstacles.