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vexatoires pour la liberté de la population européenne et jetant de temps à autre au milieu d’elle de justes alarmes, étaient, bien entendu, prises dans un but de protection. Il fallut toute la persévérance des autorités consulaires et des pourparlers sans fin pour empêcher les Japonais de faire envahir le quartier étranger par leurs officiers, et de le mettre, pour ainsi dire, en état de siége. On doit reconnaître cependant que, depuis ce jour, aucun assassinat comme ceux qui avaient eu lieu dans les rues de Yokohama en 1859 et 1860 ne s’est produit dans l’enceinte même de la ville.

Tout en arrivant à l’évacuation de Yedo, et créant peu à peu l’isolement autour de Yokohama, le gouvernement japonais songeait, non sans frayeur, aux nouvelles clauses des traités, à celles dont l’échéance prochaine allait lui susciter de bien plus grands embarras. Il avait, à plusieurs reprises, fait des ouvertures au sujet de leur ajournement auprès des représentants des puissances étrangères ; ceux-ci ayant décliné toute compétence relativement à de pareilles questions, il se décida à envoyer une ambassade en Europe.

Cette ambassade quitta Yedo au commencement de l’année 1862, se rendit successivement chez les puissances signataires des traités de 1858, et parla, comme on l’avait déjà fait à leurs représentants, des immenses embarras que ces traités avaient sus-