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compatriotes. Le ministre américain persista seul à rester à Yedo.

Un système semblable s’était inauguré à Yokohama ; la ville avait rapidement grandi, malgré les entraves incessantes opposées aux transactions commerciales par l’intervention de l’autorité dans les moindres détails ; de nombreux Européens arrivaient par chaque navire et s’installaient à côté des premiers occupants. Auprès de la concession des étrangers, un populeux quartier marchand s’était élevé, qui vivait du contact du premier. L’exportation de la soie japonaise, qui avait trouvé un accueil favorable sur les marchés de l’Europe, prenait déjà une certaine importance. Cette prospérité d’un comptoir qui débutait à peine n’avait sans doute pas été prévue par le gouvernement japonais, toujours pénétré des souvenirs de Désima. Il parut, dès lors, vouloir élever autour de Yokohama ces mêmes barrières qui avaient maintenu pendant deux cents ans les négociants hollandais complétement isolés du Japon. Cette préoccupation se traduisit par des avertissements réitérés du danger qu’il y aurait à s’exposer en dehors de la ville. Celle-ci, on se souvient, avait été élevée sur un marais comblé ; un profond canal, alimenté par une rivière et les eaux des marées, la cerna complétement. On n’y arriva que par des ponts garnis à leurs extrémités de postes nombreux. Ces mesures,