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à veiller à la sûreté de ses hôtes[1]. Ils ne consentirent à rentrer dans la capitale que sur l’invitation du Taïcoun, exigée par eux ; ils y firent une entrée solennelle, et vinrent réoccuper leurs légations autour desquelles la garde de Yakounines avait été considérablement augmentée.

Quelques mois se passèrent ; sir R. Alcock s’était rendu temporairement en Chine. À son retour, il fit par terre, et sous une nombreuse escorte, le chemin de Nagasaki à Yedo. Son voyage, dont il a publié une curieuse relation, se termina sans encombre ; mais, le 3 juillet 1861, dans la nuit qui suivait son arrivée à Yedo, une vingtaine de forcenés attaquaient la légation anglaise, et n’étaient pris ou exterminés qu’après un sanglant combat avec la garde japonaise.

Le gouvernement japonais ne manqua pas de mettre l’attentat sur le compte de la faction hostile aux étrangers ; mais, en repoussant même l’idée de

  1. En cette circonstance, le ministre des États-Unis, M. Barris, avait refusé de s’associer à la manifestation des représentants des autres nations, et était resté à Yedo, se disant en parfaite sûreté dans cette ville et continuant à jouer le rôle de protecteur et ami désintéressé des Japonais. Cette conduite eut pour résultat une grande froideur et une cessation de toute entente entre M. Harris et ses collègues, alors que l’unanimité des vues et d’action eût été du meilleur effet sur les autorités japonaises. Quant à celles-ci, nous verrons jusqu’à quel point elles ajoutaient foi aux protestations du ministre américain et voulaient accepter ses bons offices.