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et une ville véritable s’éleva bientôt à la place de l’ancien marais.

Les ministres et représentants des puissances[1] vinrent s’établir à Yedo, où de grands temples leur furent assignés comme résidences. Hakodadé fut le lieu de prédilection des Russes, qui s’établirent aussi à Nagasaki, mais semblèrent éviter Yokohama. Naturellement intéressés à exercer leur influence sur le nord du Japon, dans le voisinage de leurs possessions de Sibérie, ils firent d’Hakodadé[2] le centre de leur station commerciale et maritime. C’est là que réside, depuis l’ouverture, leur consul général. Leur politique, d’ailleurs, a toujours été, dès le principe, d’isoler leur action de celle des autres puissances européennes, et, à la suite des Américains, de se faire accepter comme protecteurs et conseillers du gouvernement japonais.

Les premiers étrangers furent donc accueillis avec la même urbanité apparente qu’avaient trouvée

  1. M. Duchesne de Bellecourt, premier secrétaire de l’ambassade du baron Gros, resta au Japon comme chargé d’affaires, et plus tard, ministre de France. Le représentant de l’Angleterre fut sir Rutherford Alcock, ancien consul général en Chine.
  2. La colonie étrangère d’Hakodadé est à peu près russe. Les transactions y sont presque nulles ; mais le commerce ne semble pas être la préoccupation de la Russie au Japon. Elle n’a à Yokohama, le principal centre d’affaires, ni agent consulaire, ni résident.