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Les trois ports ouverts étaient ceux de Nagasaki, d’Hakodadé et de Kanagawa. En ce dernier point, situé dans le golfe de Yedo, une grande baie, à quelques lieues au sud de la capitale, offre un magnifique mouillage aux navires de tous tonnages. La position centrale de ce point en faisait évidemment le lieu le plus favorable au commerce ; c’est là que se portèrent les premiers arrivants. Au nord de la baie s’élève le petit village de Kanagawa, sur le Tokaïdo, grande route menant de Yedo aux provinces de l’ouest de l’Empire. C’est dans ce village que s’établirent les consuls ; mais les Japonais, préférant reléguer les négociants dans un lieu moins fréquenté que Kanagawa, avaient, avant l’époque fixée pour l’ouverture, comblé les bords d’un marais qui s’élève au fond de la baie, à deux milles plus au sud, et construit sur cet emplacement quelques baraques en bois. Les premiers arrivants consentirent à y loger d’une manière provisoire ; les marchands indigènes y arrivèrent ; la douane japonaise s’y établit ; enfin, au bout d’un certain temps, déjà faits à cette nouvelle résidence, les Européens, devenus chaque jour plus nombreux, finirent par s’y installer définitivement. Devant cet emplacement le mouillage était plus favorable que devant Kanagawa, où le peu de profondeur d’eau retenait les navires au large. Yokohama se trouva ainsi créée,