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par leur commerce. Le ministre américain avait le droit immédiat de résidence à Yedo et celui de circuler dans tout l’empire. Les étrangers habitant les ports ouverts étaient autorisés à circuler autour de ces points dans un rayon de dix ris (environ dix lieues kilométriques). Ils pouvaient observer librement leur propre religion, quoique le christianisme restât formellement aboli pour les populations indigènes. — Enfin, une dernière clause était celle-ci :

« Le président des États-Unis, à la requête du gouvernement japonais, lui prêtera sa médiation amicale dans les difficultés qui pourront s’élever entre le gouvernement du Japon et toute puissance européenne. »

Ce traité était à peine signé, que les Japonais furent à même d’éprouver, une première fois, combien cette clause, en échange de laquelle ils avaient probablement accordé toutes les autres, était au fond illusoire et inexécutable.

Les plénipotentiaires de Russie, d’Angleterre et de France, à la suite des événements de Chine, se présentèrent successivement à Yedo, non pas en conquérants avides, mais comme les représentants des grandes puissances occidentales, venant réclamer, pour leurs nationaux, une part des avantages qu’accordait aux Américains la politique nouvelle et toute libérale du pays. Après de vains efforts pour arrêter la marche des événements, et sans avoir