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à lui seul les bénéfices de la nouvelle mesure, il concentrait entre ses mains les richesses du commerce extérieur, apprenait des étrangers le nouvel art de la guerre, et ajoutait une pierre de plus à l’édifice qu’il avait élevé et maintenu depuis deux siècles, en dépit des efforts d’un parti puissant et encore redouté. Nous verrons ces préoccupations se traduire successivement dans les actes de ce gouvernement ; la seconde, toutefois, semble disparaître au milieu des embarras croissant autour des novateurs, et, sans doute elle ne les aura guidés qu’à l’origine des relations avec l’étranger.

Les événements en effet, ne devaient pas tarder à les entraîner rapidement sur cette voie où ils s’étaient engagés dans une heure de faiblesse et d’irrésolution. — En 1854, une division russe apparut au Japon sous le commandement de l’amiral Poutiatine. C’était à l’époque de la guerre de cette puissance avec la France et l’Angleterre ; les forces navales de ces dernières opéraient sur d’autres points. La Russie put donc, sans contrôle gênant, mettre à profit les conseils de la Hollande, encore une fois laissée de côté. Le gouvernement japonais ne put refuser d’entrer en négociations avec une puissance d’autant plus à craindre qu’elle était sa voisine immédiate, et le pavillon russe fut bientôt admis, par un second traité, dans les ports ouverts, à côté du pavillon américain.