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non sans de nombreuses difficultés soulevées chaque jour par les autorités locales ; mais bientôt leur consul général, M. Harris, vint s’établir à Simoda et, par son habileté et sa persévérance, parvint à obtenir un certain crédit auprès des fonctionnaires japonais.

L’ouverture du Japon était donc un fait accompli : une nation étrangère venait de s’y faire admettre sur le pied de l’égalité absolue, et semblait disposée à soutenir, jusqu’au bout, les droits que lui donnait un traité en bonne forme. On conçoit le mécontentement qui dut agiter le parti qui était resté fidèle aux vieilles traditions ; ce mécontentement s’était déjà manifesté, à l’époque des premières relations avec le commodore Perry, dans le port d’Ouraga : à la première apparition des navires, les Daïmios voisins s’étaient armés pour repousser l’audacieux étranger, mais avaient dû, sur un ordre de Yedo, renoncer à leur dessein. Tel fut le début de la scission qui allait s’accroître rapidement entre les deux éléments réconciliés en apparence depuis deux siècles : la vieille noblesse du Japon et la puissance des Taïcouns.

Avant d’aller plus loin, nous devons encore insister sur un point : c’est la grande obscurité qui ne cesse d’envelopper les événements intérieurs de ce pays, aussi bien que les modifications de sa constitution politique. Le gouvernement japonais, jaloux