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japonais ; et une démarche collective devait avoir un heureux résultat. Ces dernières écoutèrent l’avis qui leur était donné, mais résolurent d’en profiter chacune pour elle-même ; et en 1853, le gouvernement des États-Unis se décida, le premier, à envoyer une expédition au Japon. Son but était celui qu’avaient poursuivi les Hollandais : créer des relations commerciales sérieuses entre ce pays et l’Amérique et obtenir l’ouverture d’un ou plusieurs ports ; seulement cette nouvelle demande était appuyée d’une certaine force militaire, dont le déploiement devait hâter les décisions que le gouvernement de Yedo hésitait à prendre. Le message que portait le commodore Perry, chef de l’expédition, était conçu en termes modérés et conciliateurs. Le 8 juillet 1853, il apparut inopinément dans la baie de Yedo avec une division de vaisseaux de guerre et quelques troupes de débarquement. Grâce à son insistance, il parvint à communiquer avec les autorités indigènes de la ville d’Ouraga et à remettre entre les mains d’un envoyé de Yedo les propositions écrites de son gouvernement. Quelques jours après le Gorogio l’ajournait pour une réponse à une année, temps nécessaire pour consulter l’opinion du pays sur une question aussi grave. Le commodore Perry se retira paisiblement et vint hiverner en Chine.

L’émoi fut grand à la cour de Yedo : depuis quel-