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quérir pied à pied le terrain qu’il avait trop brusquement cédé, et les étrangers qui s’étonnaient des entraves apportées à l’exercice de droits consacrés par des traités volontairement souscrits, des traités qui, chose assez rare en Orient, n’avaient pas été la conséquence de la guerre. Pendant qu’au travers d’une foule d’incidents, les comptoirs se créaient et prenaient un certain développement, le pays parut se diviser entre deux partis opposés. La question du maintien des étrangers sur le sol du Japon avait été l’origine de cette scission, qui se compliqua de questions de rivalité et d’ambition personnelles. Entre les étrangers qu’il savait résolus et puissants, mais qu’il cherchait néanmoins à intimider, et les représentants de la vieille féodalité du Japon s’insurgeant contre les mépris de leurs derniers priviléges, qu’il désirait soumettre irrévocablement à son autorité, le gouvernement de Yedo manœuvra habilement, ménageant avec soin les deux partis, tout en développant activement ses moyens d’attaque et de défense. Chaque fois que les premiers élevaient la voix, chaque fois surtout qu’ils faisaient suivre la menace de l’exécution, il savait devenir pour un temps d’humeur plus facile et plus accommodant ; il retournait ensuite insensiblement à ses errements antérieurs, en paraissant céder à l’ascendant de l’autre parti.

Un peu plus tard en effet (de 1863 à 1864) ce