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« …Dès demain, les palais de Tchô-chiou seront détruits et ses gens châtiés. À partir de la cinquième heure (huit heures du matin) jusqu’à la quatrième (dix heures du matin), aucun Japonais ne pourra quitter sa demeure. À la quatrième heure, au son des tambours et des cloches, tout Japonais pourra, sans franchir toutefois les limites assignées par les yacounines, s’approcher des ruines du palais et assister au châtiment du rebelle de Tchô-chiou. »

Le lendemain, à l’heure dite, l’exécution avait lieu. Le palais était cerné par les yakounines, tandis que des escouades d’ouvriers, se mettant à l’œuvre, commençaient à renverser et à détruire tout ce qui s’élevait dans ses murs ; par application de la loi japonaise, englobant les serviteurs (dans la punition de leur maître, tout ce qui serait trouvé de vivant dans l’enceinte devait être passé par les armes. D’après les premières versions arrivées à Yokohama, un grand nombre de serviteurs, de femmes et d’enfants avaient été ensevelis sous les ruines ou massacrés ; il parait toutefois que ce premier compte rendu était sinon faux, au moins entaché de beaucoup d’exagération, et qu’en tout cas un très-petit nombre de serviteurs, n’ayant pu ou voulu s’échapper à temps du palais, tombèrent victimes d’une loi poussant à ses dernières limites le principe de la responsabilité.

Les derniers bâtiments, avons-nous dit, venaient de rallier Yokohama le 30 septembre. Il fut décidé que, mettant à profit l’effet moral du succès de