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la ville par l’ouest, s’était dirigé sur le palais du mikado, qui en occupe l’autre extrémité. L’alarme avait été immédiatement donnée ; bientôt les soldats préposés à la garde du palais et des différentes portes intérieures de la ville, prévenus à temps, avaient pris les armes. Un violent combat s’en était suivi, où l’artillerie même avait été employée des deux parts. Le lendemain seulement, grâce à l’arrivée de nouvelles troupes appartenant à divers daïmios et au taïcoun, les assaillants avaient été définitivement dispersés, avec des pertes importantes de part et d’autre. Une grande partie de la ville avait été brûlée pendant le conflit ; le palais du mikado était sauf ; mais lui-même avait dû se réfugier dans un temple en dehors de son enceinte.

Le vice-ministre paraissait satisfait d’avoir à transmettre ces nouvelles :

« Malgré, disait-il, tout ce qu’a d’odieux un pareil attentat, il sert la cause du taïcoun en mettant définitivement le daïmio de Tchô-chiou hors la loi[1] : telle est la décision du mikado. Chargé d’exécuter ses ordres, le gouvernement de Yedo donne au rebelle quinze jours pour présenter des explications et justifier sa conduite, faute de

  1. Tchô-chiou (province de Tchô). Tchô est le synonyme de Nagato. Chaque province du Japon a deux noms, suivant que le caractère écrit qui le représente est prononcé à la façon chinoise ou japonaise. Le nom chinois de Tchô-chiou est généralement employé par les indigènes.