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en étages jusqu’au sommet, à demi cachées sous les bois ; une petite ville groupée contre la base de la colline, comme cherchant la protection de la demeure seigneuriale, achevait de donner une couleur féodale au paysage Le vice-amiral Kuper ayant l’intention d’effectuer son retour à petites journées, sans perdre de vue ses canonnières, nous poursuivîmes seuls notre route.

L’approche de la saison d’hiver, toujours mauvaise sur les côtes peu hospitalières du Japon, rendait urgent le ralliement des divisions sur Yokohama. Le 24 au soir, déjà engagés entre les îles qui précèdent le golfe de Yedo, nous fûmes assaillis par un ouragan qui, après nous avoir ballottés quinze ou seize heures dans l’ignorance absolue de la position du navire, nous permit enfin, dans la journée du lendemain, de pénétrer dans la baie et de regagner notre mouillage habituel de Yokohama. Le Dupleix avait exactement passé, à quelques milles de nous, par les mêmes péripéties. Cinq jours après, les divisions anglaise et hollandaise, ayant également essuyé des mauvais temps dans la dernière partie de leur traversée, arrivèrent à leur tour au mouillage.