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sence, chez ce peuple, d’un grand commerce maritime, expliquent l’ignorance dans laquelle les navigateurs européens restèrent longtemps sur son existence ou du moins sur sa véritable situation. En 1543, pour la première fois, alors que les Portugais et les Hollandais répandus sur les côtes de l’Indo-Chine et dans les archipels voisins se disputaient le commerce de l’Asie, une jonque montée par quelques Portugais fut poussée par la tempête sur une des îles méridionales du Japon. Un accueil bienveillant leur fut fait ; ils s’empressèrent de retourner en Chine et de faire part de leur découverte. — Quelques années après, les colonies de Macao, de Manille et même de Goa dans les Indes, envoyèrent de nombreuses migrations dans ce pays, où les attiraient la douceur des habitants, la beauté d’un climat semblable à celui du midi de l’Europe et des ressources commerciales immenses. Le peuple japonais, race intelligente et curieuse d’apprendre, accueillit avec intérêt les nouveaux venus, leur industrie et leurs sciences. De riches comptoirs s’établirent sur plusieurs points, notamment à Nagasaki et à Firato, et le Japon échangea ses produits contre ceux des nations européennes et de leurs colonies des Indes-Orientales. Ce pays fut donc, une première fois, ouvert aux productions et aux idées d’un monde qu’il ignorait, d’une civilisation que ses rares et jalouses relations avec la Chine ne