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entouré moitié par la mer, moitié par la ville même ; on y monte par trois grands escaliers ombragés de beaux arbres, ornés de portiques et de lanternes en granit. En arrivant au sommet, nous reconnûmes facilement, de chaque côté du corps de logis principal, deux esplanades disposées pour loger des canons, mais vraisemblablement abandonnées depuis plusieurs mois. C’est de ce point, l’année précédente, que les Japonais avaient tiré sur le Kien-chan, le Wyoming et la Méduse, à leur passage devant la ville.

Le côté de Bouzen, avec les aspects non moins pittoresques de sa campagne, nous fournit également d’agréables excursions. Du sommet des collines faisant face à Simonoseki, l’on peut embrasser un magnifique panorama du détroit, depuis sa sortie dans la mer Intérieure jusqu’aux îlots escarpés qui s’élèvent dans la mer de Chine, comme pour indiquer son entrée aux navigateurs ; vis-à-vis du spectateur, au delà de Simonoseki, une longue plaine ondulée conduisant au château d’Anghi se termine, dans l’ouest au rivage de la mer coupé de nombreuses baies, dans l’est au pied d’une chaîne de montagnes, les plus élevées de cette extrémité de l’île Nipon.

Les divisions alliées restèrent au mouillage de Simonoseki dix jours environ après la suspension des hostilités. Dans leur mémorandum du 25 août,