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de la division alliée, avec les gros bâtiments, vint mouiller dans la seconde branche du détroit, de façon à ce que les navires échelonnés sur sa longueur pussent surveiller tous les points de la côte. Le courant de marée atteint contre la rive même de Simonoseki une violence assez grande pour faire chasser les navires à l’ancre et rendre difficile la manœuvre des embarcations. Nous fûmes obligés d’aller mouiller un peu plus au large de la ville, au fond de la baie de Mozi.

En attendant la réponse du daïmio de Nagato, les états-majors furent autorisés, sous leur propre responsabilité toutefois, à circuler sur les deux côtés du détroit et dans la ville même : chacun s’empressa de mettre à profit cette permission. La ville, pendant les journées de l’attaque, avait été complétement désertée par ses habitants ; dès que la suspension d’armes eut été publiée, ils revinrent peu à peu. Le premier jour où nous descendîmes, c’était le 9 septembre, une partie de la population mâle était déjà venue reprendre possession de ses pénates : trois jours après, les rues offraient leur physionomie accoutumée.

Rien n’est pittoresque comme cette vieille cité populeuse et commerçante. Les hautes montagnes qui bordent la première partie du détroit s’abaissent dans la portion suivante en formant un monticule peu élevé qui longe les sinuosités de la côte. La